Lu sur l'excellent blog " Café radical " le point de vue de Jean-Michel Baylet, président du PRG. Bien écrit, ma foi.
La Constitution de la V è République n’est certes pas parfaite,
mais elle est enfin améliorée dans le double sens d’un meilleur
équilibre des pouvoirs et d’un accroissement des droits des citoyens.
Enfin !
Les radicaux de gauche ont joué, sous les feux de
l’attention publique, un rôle décisif dans la réforme adopté au congrès
du 21 juillet.
Il faut d’abord en remercier nos parlementaires
qui ont choisi, avec courage et en conscience, l’intérêt général contre
les considérations partisanes. Ils y ont eu d’autant plus de mérite que
les pressions,les menaces,les tentatives d’intimidation notamment
électorales n’ont pour essayer de les contraindre à participer à un
affrontement gauche droite dont le débat institutionnel ne saurait être
l’occasion.
Leur mérite est encore renforcé par la liberté que le
parti a laissé à ses députés et à ses sénateurs. Pas de caporalisme au
PRG ! Pas de chantage aux investitures. Pas de mise en doute des
motivations des uns et des autres. Et pour ma part, je respecte le
choix de ceux, parmi nous, qui ont voté contre la réforme des
institutions.
Je le respecte mais je ne le partage pas. La
réforme approuvée par le Congrès se traduira indiscutablement par un
renforcement des prérogatives du Parlement, qu’il s’agisse de la
maîtrise partagée de l’ordre du jour, de la limitation du vote bloqué,
de l’évaluation de l’impact législatif, du pouvoir d’enquête et de
contrôle ou encore du choix procédural pour les futurs élargissements
de l’union Européenne.
Répétons le nouvel équilibre est bien de
satisfaire ceux qui attendent, comme les radicaux de gauche, une VI è
République enfin marquée par une authentique séparation des pouvoirs.
Mais enfin, les améliorations enregistrées le 21 juillet, nous le
demandions depuis 50 ans. Etait il logique de les refuser au seul motif
qu’elles nous étaient proposée par un président de la République dont
nous condamnons et combattons par ailleurs et avec la plus grande
détermination,la politique économique et sociale ?
Et les
français qui plébiscitaient les principaux aspects de la
réforme,auraient-ils compris que les radicaux de gauche,traditionnels
gardiens des libertés publiques,viennent à rejeter des avancées aussi
considérables que le référendum d’initiative populaire,l’exception
juridictionnelle d’inconstitutionnalité ou l’institution d’un défenseur
des droits ?
Ils ne l’auraient pas compris. C’est pourquoi je
crains que nos partenaires de gauche aient à répondre devant l’opinion
pour avoir privilégié l’affrontement sur un sujet qui dépassait les
clivages classiques et surtout pour avoir opéré un choix institutionnel
en fonction de leurs débats internes, qui semblent imposer
particulièrement aux socialistes des surenchères d’avant congrès peu
compatibles avec un examen objectif et pragmatique de nos institutions.
Dans
cette importante affaire, les véritables motivations des radicaux ont
été mises en doute, caricaturées et placées sous la suspicion d’une
bonne partie de la presse. De tels soupçons sont méprisables ; ils
insultent aussi bien nos parlementaires que notre parti. Que l’exécutif
propose l’abaissement du seuil des groupes parlementaires que notre
parti. Que l’exécutif propose l’abaissement du seuil des groupes
parlementaires à 15 membres, nous l’avions souhaités de longues date,
de même que les verts et les communistes. Que tel ou tel d’entre nous
soit nommé ou pressenti pour des fonctions importante, il le devra bien
sur à son mérite, mais aussi au souci que j’ ai de faire respecter le
parti radical de gauche et d’assurer, plus encore demain qu’hier la
promotion de ses membres.
Mais là n’étaient pas les véritables
raisons de notre vote du 21 juillet. Nous avons opéré le choix d’une
profonde réforme des institutions par égard à l’engagement de nos aînés
qui ont toujours combattu avec vigueur une Constitution aux
déséquilibres aggravés par les principales réformes, intermédiaires et
par cinquante années de pratique politique d’un exécutif prééminent.
Nous
l’avons fait aussi pour monter que notre vision d’une véritable
démocratie représentative est exigeante, constante et inaltérable dans
les contingences du débat politicien.
Nous l’avons décidé enfin pour
répondre aux attentes de nos concitoyens qui espèrent une République
moderne en perpétuel progrès.
Nous ne cesserons pas pour autant
d’œuvrer sur le chantier de nos Institutions. Nous avons seulement une
étape importante grâce au vote de femme et d’hommes libres,
responsables et courageux, je considère ce vote avec beaucoup de
fierté.