Seul au volant, en route vers Rouen, à l'écoute de France-Info, suspendu en direct aux 200 mètres dos des séries du 200 mètres dos, je me surprends à hurler : " Vas-y Laure, allez, allez, t'es la meilleure, montre leur ! "
Combien j'aimerais voir Laure Manaudou repartir de Pékin en paix avec elle-même ! La France dévore ses champions, la France brûle si vite les sportifs adulés hier.
Président d'Eure-Expansion, j'ai l'honneur d'avoir travaillé sur un plan de communication avec Stéphane Diagana, un homme bien, toujours athlète mais ex-champion, bien dans sa tête, bien dans sa peau, devenu expert et consultant sur la performance, en entreprise comme dans le sport.
Pour un Stéphane Diagana, capable de gérer aussi bien la victoire que l'échec, combien d'étoiles filantes sombrant sans gloire après un passage au firmament où elle se brûlent les ailes ?
Souvenons nous de Marie Jo Perec...
A l'heure où j'écris ces lignes, je ne sais pas ce qui se passera à Pékin. Mais, quoiqu'il arrive, que le résultat soit bon ou pas. respect pour la championne, respect pour la jeune femme, respect pour le travail inhumain qu'elle accomplit depuis le plus jeune âge.
A l'entraînement, la natation est un des sports des plus ingrats, monotone et exigeant. Aller-retour, combien de longueurs de bassin pour nous offrir, en compétition, la fluide beauté d'un corps libéré de la pesanteur, volant vers une scintillante breloque d'or ?
Alain Bernard nous a offert ce merveilleux spectacle à Pékin. Mais quoiqu'il arrive, Laure Manaudou laissera dans ma mémoire un immarcessible sillage. Allez, Laure, on t'aime !