Avant de proposer une voie pour la gauche, il faut faire le point. J'emprunte au blog "Motion impossible" une analyse de la situation du PS avant le congrès de Reims :
" Cette fois, nous y sommes : la course à la succession de François Hollande entre dans sa phase finale. Mardi, six motions ont été officiellement déposées par les différentes tendances du PS, dont quatre provenant des prétendants au premier secrétariat.
Pour le moment, donc, six textes sont proposés au choix des militants. Le rituel veut qu'on tire au sort la lettre que chacune porte. Mais pour plus de clarté, on peut tenter de les classer selon leur position politique.
La plus à gauche : la motion C, "Un monde d'avance", présentée par Benoît Hamon et soutenue par toute l'aile gauche du parti (Emmanuelli, Mélenchon, Lienemann, Quilès, Dolez, Filoche...). Au programme, un PS "décomplexé", qui opère une une "clarification nécessaire du parti face au libre-échange et à la puissance publique" : "L'Etat doit redevenir un stratège et non un poseur de pansement."
Les plus écolos : les "petites" motions F et B, présentées par le courant Utopia de Franck Pupunat et par le Pôle Ecologique de Géraud Guibert, qui parlent toutes deux de crise environnementale et d'écologie.
Au centre-gauche : Martine Aubry et sa motion D, "Changer à gauche pour changer la France". Issue des "reconstructeurs" qui voulaient surtout éviter que le premier secrétaire du PS soit un "présidentiable", donc Delanoë ou Royal, cette motion veut "changer le parti" sans changer son positionnement réformiste mais résolument à gauche, même si la motion n'exclut pas une alliance, à des conditions précises, avec le Modem au niveau local. Elle insiste également beaucoup sur le rôle de la puissance publique. Elle est soutenue par l'attelage des fabusiens et de quelques strauss-kahniens, dont Jean-Christophe Cambadélis, "1ère gâchette" de DSK.
Au centre-droit : Ségolène Royal et la motion E, "L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes". Ségolène Royal, qui se revendique de la social-démocratie réformiste, mais prend des accents parfois virulents contre les excès du capitalisme, persiste à envisager, avec prudence, une alliance avec le centre. Pour le reste, l'ex-candidate a choisi de se mettre en retrait de la course à la succession de son ex-compagnon : ce n'est pas elle la première signataire de la motion, mais le maire de Lyon Gérard Collomb, tête d'affiche de la contribution des "barons locaux" du parti, qui se sont ralliés à Royal. Celle-ci aligne également les soutiens dans la jeune garde du parti : Manuel Valls et Vincent Peillon.
Le plus social-démocrate : Bertrand Delanoë et sa motion A, qui garde le même titre que sa contribution : "Clarté, courage, créativité". Le maire de Paris, qui a reçu le soutien de François Hollande ainsi que celui de Pierre Moscovici, assume sa social-démocratie clairement : il veut "un parti progressiste, résolument écologiste, et profondément européen". Mais n'en oublie pas pour autant de rappeler sa fidélité à la tradition du PS, car "être socialiste, c'est être fidèle". Notamment à l'ex-"gauche plurielle", donc aux alliances avec les Verts et le PC.
Petit rappel de la procédure : les militants vont lire ces textes, qui définissent une vision de ce que doit être le parti socialiste, avant de voter pour l'un d'entre eux. Le score de chaque motion déterminera combien de délégués elle obtiendra pour le congrès. Chaque motion peut par ailleurs recevoir les signatures des responsables socialistes qui la soutiennent. Le jeu est, évidemment, d'avoir le plus possible de signatures.
Ensuite, les représentants de chaque tendance tenteront de trouver un accord pour obtenir une majorité claire. C'est ce qu'on nomme la "nuit des résolutions", où les représentants des différentes motions tentent de parvenir à un accord, duquel doit émerger une majorité. "