J'ai relaté le bide retentissant de la soirée anti-caméras organisée par le PS lovérien hier soir. Prudent, je m'étais muni d'un texte qui a été distribué au Moulin. Il a été lu, on peut le relire...
A Louviers, la vidéo surveillance, depuis 5 mois, ça marche !
La municipalité publiera très bientôt les chiffres détaillés de la délinquance locale.
Retenons le chiffre qui, à lui seul, justifie l’installation de caméras : du 1er juin au 28 octobre 2007, on dénombrait 17 faits de violence urbaine dans le quartier des Acacias.
Du 1er juin au 15 octobre 2008 : ZERO, un été et un début d’automne sans aucune violence urbaine constatée. La semaine dernière, hélas, on déplore un jet de pierre contre un bus !
L'an passé, le quartier des Acacias, dépourvu de caméras, a subi 17 délits classés par les services de police dans la catégorie des violences urbaines. Sur une période comparable, après installation de la vidéo-surveillance, on constate un seul délit !
On sait déjà, avec le recul, que la vidéo surveillance installée dans le réseau de transports urbain a fait diminuer de 80% les actes de vandalisme et les incivilités, permettant également d’améliorer le dialogue avec les familles des jeunes filmés en train de commettre un délit. Auparavant, les familles se réfugiaient dans le déni…
Cessons de faire passer des désirs angéliques pour des réalités. Si l’immense majorité des villes moyennes et la totalité des grandes villes se dotent de vidéo-surveillance, c’est parce que c’est efficace et non parce que les maires, toutes tendances politiques confondus, seraient des pervers tyranniques, obsédés par la surveillance policière et le contrôle social…
Un mauvais procès
Plus que d’autres, la municipalité de Franck Martin apporte un soutien moral et matériel à l’action des ONG qui défendent les droits de l’homme. Elle a mis en place un service de médiation sociale de grande qualité. Elle a installé dans le quartier des Acacias un centre social qui propose accueil, dialogue et accompagnement social. Elle a demandé et partiellement obtenu des bailleurs sociaux le retour des gardiens dans les quartiers d’habitat collectif. Lors des violences urbaines de 2005, elle a joué pleinement son rôle de médiation en tentant, par la présence de ses élus sur le terrain durant de longues nuits, d’éviter toute confrontation violente en ouvrant le dialogue. Elle y était bien seule…
De même que les parlementaires PRG étaient bien seuls à soutenir la proposition de loi du député Alain Tourret pour l’abolition de toute détention préventive en matière correctionnelle… De même que les sénateurs PRG sont bien seuls à demander, ces derniers jours, l’installation d’une commission d’enquête parlementaire sur l’usage du TASER. Et qu’à Louviers, Franck Martin était bien seul à soutenir ouvertement les magistrats et les avocats dans leur révolte contre les peines-planchers… Les radicaux de gauche sont indissolublement liés à la défense des libertés, de toutes les libertés.
Attention au boomerang !
Lorsque la Ligue des droits de l’homme s’associe à une opération de désinformation politicienne au profit des opposants municipaux de Louviers, c’est la crédibilité de la Ligue et sa prétention à l’impartialité qui se trouve gravement entachée, non celle de la municipalité.
La Ligue des Droits de l’homme n'est pas un parti politique. Il appartient à ces ONG de dénoncer les atteintes aux libertés, lorsqu’il y en a et d’exprimer leur préoccupation quand à la possibilité de dérives dans l’utilisation de la vidéo-surveillance pouvant, éventuellement, porter atteinte aux libertés individuelles.
Mais à condition de ne pas franchir la ligne jaune de l’impartialité politique en faisant campagne, sous la houlette de l’opposition municipale, contre la politique de prévention mise en place par une municipalité régulièrement élue et approuvée, non seulement dans les urnes, mais lors des réunions de quartiers.
A condition de jouer le jeu de la vérité en énonçant aussi toutes les précautions prises pour éviter ces dérives : commission de contrôle du dispositif placée sous l’autorité d’un magistrat, destruction des images au bout de 7 jours ( ! ), utilisation des images uniquement en cas de délit, sur commission rogatoire délivrée par un juge d’instruction, impossibilité de filmer tout espace non public, y compris les halls d’immeubles, personnel assermenté et soumis à de lourdes sanctions judiciaires en cas de divulgation non autorisée des images.
Deux poids, deux mesures
Le PS s’engage t-il a lancer des pétitions contre les 1 000 caméras de Delanoë ? Contre les caméras socialistes de Val-de-Reuil, Vernon, Evreux ? A quand les pétitions contre la vidéosurveillance rue de Solférino et même, comme l’a révélé un épisode cocasse de la campagne électorale, dans les locaux de la fédération de l’Eure du parti socialiste ?
Contre la vidéo-surveillance, la pétition fleurit à Louviers et nulle part ailleurs… Pourquoi ? Parce que les socialistes ont perdu les élections et veulent casser la municipalité Martin, même au profit de l’UMP, comme on l’a vu dans le canton Sud. Il est triste de voir qu’ils ont trouvé des complices… La partialité de cette opération de dénigrement est si évidente, si visible, que la réputation d’objectivité de ceux qui y participent n’en sortira pas intacte.
Le peuple a tranché, lors des élections.
La vidéo-surveillance est partout et il est sain de débattre démocratiquement de ses règles d’utilisation. Mais le dernier mot doit rester à la démocratie : l’utilisation mesurée et réfléchie de la vidéo-surveillance, réclamée à cor et à cri par les victimes des violences urbaines faisait clairement partie de notre programme électoral. Le peuple a tranché.
De quoi a-t-on peur ? A qui fera-t-on croire que tant d’élus responsables de tant de villes, de toutes tendances politiques, gaspilleraient de l’argent pour épier qui parle avec qui ?
La dramatique rupture du lien social dont témoignent les émeutes urbaines exige toute une palette de réponses. Empêcher que les voitures ne flambent sur les parkings grâce à la vidéo surveillance est loin d’être suffisant. Mais il suffisait d’être confrontés à la détresse et à la violence verbale de pauvres gens qui, devant les ruines fumantes de leur voiture incendiée, parlaient de prendre le fusil pour régler les comptes, pour comprendre que vivre en paix est le premier des droits de l’homme.
Dans une ville aussi engagée dans la démocratie participative, le renouvellement urbain, la médiation, le dialogue et l’accompagnement social, la lutte contre l’intolérance, le racisme et toute forme d’intolérance, l’accusation de liberticide portée contre la municipalité fera long feu et se retournera contre ses auteurs.