Je cite in extenso le texte d'un article du Monde qui met en relief le fait que seules trois régions françaises sont aptes à jouer dans la cour européenne... Outre l'évidence normande, Bretagne et Pays de Loire, Auvergne et Limousin auraient tout à gagner d'une fusion...
" Les partisans d'une réforme des collectivités locales devraient trouver des arguments en faveur d'un regroupement des régions dans le rapport de l'Observatoire des territoires rendu public vendredi 9 janvier. Cette étude de la délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT) confirme les évolutions contrastées enregistrées depuis dix ans dans le paysage français.
Avec l'Ile-de-France en tête de classement, seules deux autres régions françaises - Rhône Alpes (7e) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (15e) - figurent dans le peloton de tête des régions européennes selon leur niveau de production intérieure brute (PIB). Ce tableau fait aussi apparaître des "blocs territoriaux" homogènes et de taille à peu près identiques.
Regroupés, ils pourraient prétendre se positionner dans la compétition européenne. Ce serait notamment le cas de Bretagne-Pays-de-Loire, des deux régions normandes, de l'Auvergne et du Limousin.
Fort de ce constat, le secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire, Hubert Falco, préconise un redécoupage de la carte administrative avec un ensemble de 10 à 12 "inter-régions" aux compétences élargies, en matière de transports et de communication, de développement économique et d'enseignement supérieur et de recherche. Alors que la commission de réforme des institutions présidée par Edouard Balladur devrait rendre son rapport à la fin février, le chef de l'Etat a confirmé, mercredi, que la réforme des collectivités sera arrêtée "autour de l'été, voire à l'automne".
L'ILE-DE-FRANCE TOUJOURS ATTRACTIVE
Autre réalité mise en évidence par l'Observatoire : en dehors de l'Ile-de-France qui continue de renforcer son pouvoir d'attraction, les mouvements migratoires et le dynamisme économique se sont accentués dans les zones de la façade littorale ouest et sud, de l'Atlantique et de la Méditerranée. Elles cumulent un taux de croissance de la population et une production plus élevés que la moyenne nationale. C'est aussi dans ces régions (Bretagne, Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur) que s'exercent les plus fortes pressions dans l'extension de l'habitat et le développement urbain au détriment des zones agricoles et des espaces sensibles.
A l'inverse, le fossé ne cesse de se creuser avec les régions d'un arc nord-est, incluant la Haute-Normandie, la Picardie, Champagne-Ardenne, voire la Lorraine et pour partie l'Alsace, en perte de vitesse. Pour le secrétaire d'Etat à l'aménagement du territoire, ce décalage est d'autant plus inquiétant qu'il concerne des zones fragilisées par les restructurations militaires. Une mission d'accompagnement de ces reconversions a été confiée, en août 2008, au préfet Hubert Blanc, qui devrait rendre son rapport en mars.
Dernier constat : le renouveau récent des zones rurales, favorisé par le tourisme et l'installation des retraités. Le vieillissement de la population, accentué dans certaines régions (Limousin, Auvergne, Bourgogne...), devrait générer de nouvelles activités de services et justifier, selon M. Falco, le maintien d'un "minimum garanti" de services publics et de santé.