Pour un professionnel du jet de boue, l’icône Kouchner était tentante. Plus belle est la réputation à salir, plus grasse est la publicité rejaillissant sur l’iconoclaste. Plus juteuse la moisson d’argent en librairie. Tout plumitif rêve d’être iconoclaste. Quelle cible plus tentante que le French Doctor ?
De l’époque du Biafra à nos jours, nul n’a fait autant admirer la France dans le monde. Il a créé Médecins sans Frontières, pratiqué et théorisé l’ingérence humanitaire, il a laissé son nom à une loi sur la santé profondément progressiste et humaniste. Du Biafra au Kosovo, où un attentat a tué ses proches amis, il a toujours su prendre des risques pour soigner, défendre, protéger la vie.
Par son engagement humanitaire, Bernard Kouchner est connu et respecté dans le monde entier. A travers les French Doctors, dont il est la figure emblématique, on aime partout la France. Quand nos arrière-petits-enfants étudieront l’histoire de ce siècle, son nom sera cité dans les manuels d’histoire. Ajoutons qu’il est chaleureux, simple, drôle et humain.
S’il fallait donner un modèle à ses enfants, je dirais plutôt à ma fille de mettre ses pas dans les pas de Kouchner… Plutôt que de suivre ses petits accusateurs, qu’il soient politicien jauni par ses haines bilieuses, ou journaliste noirci par ses libelles. Interrogeons leur conscience : qui a servi le genre humain ?
A Louviers, Bernard Kouchner excite bien des jalousies, au premier chef celle de François Loncle, qui, se haussant du col, se veut son collègue en affaires étrangères. Je ne suis pas démagogue et ne critique pas les innombrables voyages à l’étranger du député. Je me contente, c’est à la mode, d’en évaluer le résultat !
Force est de constater que ni sa voyagite, ni ses longues années de brigues et d’intrigues au sein de la commission des affaires étrangères ne lui ont permis de se faire un nom dans le domaine des affaires étrangères. Si les micros se tendent vers lui parfois, c’est qu’il exhale son venin contre Ségolène Royal ou Bernard Kouchner. Nul n’attend de lui une idée neuve, une note nouvelle dans le concert des nations.
Je dois l’avouer : pour rendre plus humain le sort du monde, plus belle la planète, je persiste à faire confiance à Bernard Kouchner.
Compare-t-on une Marianne d’or au prix Nobel de la Paix ?
Médecins du monde à la section locale du PS ?
La loi Kouchner à la déclaration de François Loncle, célèbre... au Nord de l'Iton : « Il faut tuer Martin et j’ai un plan ! »
Bernard Kouchner n’a jamais fait de la politique une fin en soi, mais un moyen pour rendre notre monde plus humain. Et lorsqu’il est devenu ministre des affaires étrangères, l’homme de gauche que je suis n’a pas hurlé à la trahison.
J’ai pensé, simplement : « Tant pis pour nous, la gauche. Sarkozy a choisi le meilleur. La gauche n'a pas su lui donner sa vraie place. » On m’a durement attaqué pour lui avoir conservé mon amitié, je m’en moque. Et je persisterai à chanter le péan en l'honneur de Bernard...*
Je reviendrai sur les accusations dont il est l’objet. J’ai lu le livre de Péan, il ne contient que du vent. Les tempêtes médiatiques se calment aussi vite qu’elles se lèvent. Mais la calomnie laisse parfois des traces durables et des blessures douloureuses.
Je suis fidèle en amitié, quoiqu’il m’en coûte. Et lorsqu’un ami est aussi salement attaqué je me dois, humble et minuscule petit maire de province, de le défendre.
Il sera toujours le bienvenu à Louviers. Il sera toujours le bienvenu, à la mairie tant que j’y serai, chez moi autant qu’il le voudra.
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