Je vous disais récemment que le PS n'a plus envie de gouverner la France. C'est la leçon que je tirais du congrès de Reims. Les faits, hélas, me donnent raison.
Le PS n'a plus d'autre préoccupation que la survie de son appareil et la perpétuation de ses élus locaux. Il sait qu'il peut continuer, surfant sur le mécontentement anti-Sarkozy, à gagner des élections locales et exercer le pouvoir local.
De là à se rénover, résoudre ses contradictions, gagner la seule élection qui compte vraiment maintenant, la présidentielle... Ses dirigeants n'en veulent pas.
Sauver le parti, sauver les barons locaux, c'est toute sa stratégie. Et pour cause : la coalition hétéroclite qui entoure Aubry n'a en commun que des appétits... Alors, on bricole des accords d'appareil, comme pour les européennes. Et les militants ne se dérangent même plus pour voter... 60% d'abstentions dans l'Eure.
Weber s'accroche... au parachute
On se frotte les yeux...
Henri Weber ? Pas possible... Il est encore là ? Certes, ce vieux bahut ( ou vieille bibliothèque, si vous préférez, c'est un intello ) fait partie des meubles d'occasion de Fabius, mais quand même ! Depuis combien d'élections ( sans risque ! ) recase-t-on Weber, l'archi-apparatchik, sur un siège tout confort ?
Ex-sénateur, ex-député européen... Toujours invisible, sauf dans les médias et encore... C'est très volontiers que les électeurs de gauche de Seine-Maritime feraient cadeau de Weber à la région Centre, mais quand on sait que c'est le prix à payer pour la Grande Tricherie de Lille...
Suivez la manip...
C'est un triste jeu que celui des chaises musicales, lorsqu'on y caricature la politique. Accrochez vous bien, car cette valse donne le tournis...
Suivez bien la manip : A Lille, lors du vote décisif entre Royal et Aubry, c'est ce nommé
Pargneaux qui transmet un décompte des voix différent ( un peu truqué,
quoi... ) entre le décompte des voix réel et celui qui est transmis de Lille
à Paris, corrigé de façon à assurer la victoire d'Aubry. Aubry gagne donc le congrès de Reims grâce à l'obscur Gilles Pargneaux.
Ce service rendu mérite récompense : Aubry bombarde Pargneaux tête de liste aux européennes dans le Nord-Ouest. Exeunt Weber et pour faire bonne mesure Peillon. Mais il faut garder une place bien chaude pour Weber. Va pour le Centre. Et le Sud-Est pour Peillon. Le denier de Judas payé par Aubry à Pargneaux fait grogner...
Et les socialistes limougeauds refusent qu'on recase Weber dans une région où il n'a jamais mis les pieds depuis sa grande époque Ligue Communiste Révolutionnaire...
Voilà Weber... limogé ! Et le peuple de gauche saisi d'une légère nausée.
Pauvre gauche ! L'ennui, c'est qu'à Louviers, on va nous demander de voter Pargneaux !
Je n'ai jamais été aussi près de voter Cohn-Bendit.
Tant qu'à liquider Mai 68, comme le suggère Weber... Ou Bayrou. Va savoir...