Photo : Au congrès de Paris aux côtés du président Baylet.
Je ne voterai pas socialiste aux européennes, c'est clair.
Je l'avais dit depuis longtemps : le PS se refuse toujours à trancher entre gauche repliée, archaïque et gauche ouverte, moderne. Le démontrent : la coalition hétéroclite qui a pris le pouvoir dans leur congrès de Reims, la cacophonie, la divisionniste persistante et l'agressivité envers les alliés naturels du PS.
De plus l'alliance hétéroclite de Reims est dominée par ceux qui ont cassé l'Europe en votant non au TSE et non pas eu le courage d'en tirer les conséquences en sortant du PS, comme l'a fait Mélenchon.
Le PS n'est donc pas crédible sur l'Europe, il n'est d'ailleurs pas crédible du tout, car le choix du congrès de Reims a été de laisser la droite gouverner la France pour préserver les baronnies locales du PS et sauver un paravent d'unité derrière lequel on s'égorge allègrement.
D'où l'absence de stratégie de conquête du pouvoir d'Etat. Totalement obnubilé par ses querelles internes, le PS méprise plus que jamais ses alliés, Verts et radicaux de gauche. On l'a vu à Louviers, où il préfère faire élire l'UMP par des triangulaires. Une leçon qui ne sera pas oubliée.
Voici le point de vue du président du PRG, Jean Michel Baylet, interviewé dans le Parisien, le 19 mai : il votera blanc et laisse liberté de vote aux radicaux.
• Le PRG appellera-t-il à voter PS aux européennes ?
Jean-Michel Baylet : Il n’en est pas question ! L’accord que nous
souhaitions avoir avec le PS n’a pas été possible parce que Martine Aubry
ne nous a pas fait de propositions sérieuses.
Nous avons donc fait savoir aux socialistes que nous ne participons pas à
leur campagne, que nous ne soutenons pas leurs listes et que nous leur
interdisons d’utiliser notre logo, comme ils en avaient l’intention.
• Vous ne donnerez aucune consigne de vote ?
J’ai laissé l’ensemble de nos militants libres de voter en leur âme et
conscience, en leur recommandant de voter à gauche. En ce qui me concerne,
je voterai blanc.
• Pourquoi les relations entre le PS et le PRG sont-elles aujourd’hui si
tendues ?
Le PS est devenu agressif. Il a tendance à reproduire à l’extérieur la
violence de son fonctionnement interne. Ses mauvais scores prévisibles aux
européennes rendent très nerveux ses dirigeants. Les Français n’apprécient
pas leur stratégie d’opposition systématique. Le comportement du PS est
lié aussi à son incapacité à rassembler. Tant que ce parti, qui est le
premier de la gauche, ne remplira pas sa mission fondamentale, la gauche
sera en difficulté.
• Vouloir constituer votre propre groupe à l’Assemblée n’est-il pas un
facteur de division ?
Nous avons un groupe au Sénat qui fonctionne très bien et il y a longtemps
que le PRG a décidé d’en avoir un autre à l’Assemblée. Cela devient
maintenant possible avec l’abaissement du nombre de députés nécessaire.
Nous allons donc le faire, que cela plaise ou non au PS.
• Les primaires en vue de la présidentielle pourraient bien se passer entre
socialistes…
Ce serait une catastrophe ! Nous avons vu ce que cela a donné la dernière
fois… Il faut organiser des primaires ouvertes, avec l’ensemble des
formations de gauche et les citoyens qui se retrouvent dans notre camp.
Arnaud Montebourg, qui pilote ce dossier au PS, a demandé à me voir pour
parler de tout cela. Nous verrons bien.