Si les élections européennes vont intéressent encore, précipitez vous sur le reportage édifiant de José Alcala et de Caméra Diagonale sur le "grand meeting" PS à Val de Reuil...
Tout y sonne le creux, à commencer par les applaudissements de la salle.
Qu'elle est loin, la Piste aux Etoiles des talents de la gauche plurielle ! On sent qu'avant même d'entrer en scène les illusionnistes du théâtre des Chalands sont plus que fatigués, fourbus... Pas une étincelle de joie ou d'invention dans cette mécanique grinçante.
C'est ce triste spectacle là qui fait les mauvais sondages et les raclées électorales. Des indignations de tribune qui sonnent faux, les vieilles ficelles oratoires effilochées jusqu'à la corde, tous ces artifices qui ne convoient au fond qu'un message : électeurs, nous vous prenons pour des cons.
Et nous n'avons pas l'ombre de la queue d'une idée neuve pour l'Europe, puisque la majorité du congrès de Reims est faite des casseurs de l'Europe, à commencer par Laurent Fabius.
Le PS n'est pas crédible sur l'Europe. il a choisi à Reims l'unité de façade entre pro-européens et casseurs de l'Europe. Cette fausse unité ne trompe personne, la cassure se voit, comme le nez au milieu de la figure du menteur en chef qu'est devenu Marc Antoine Jamet, déjà fatigué depuis la retraite anticipée de François Loncle.
Parce qu'il n'a toujours pas choisi sa ligne, entre gauche moderne et gauche archaïque, le PS n'est plus crédible sur rien. En filigrane, on voit apparaitre clairement le choix désastreux, le choix décisif quoique par défaut, fait au congrès de Reims, dans la belle unité que l'on sait.
Le congrès de Reims a choisi de privilégier les baronnies locales, les succès aux élections intermédiaires, la sauvegarde de l'appareil socialiste, parti d'élus locaux.
Le prix à payer par le PS pour ce partage du pouvoir est lourd : laisser Sarkozy gagner la prochaine présidentielle. On tente de le masquer, mais c'est un secret de Polichinelle.
A la droite, la France, au PS... les cantons !
On le voit clairement : le choix du PS, parti d'élus locaux, c'est d'exercer le pouvoir régional et départemental, en laissant la droite exercer le pouvoir d'Etat, au plan national et international.
Sauf que ça ne marche plus... même dans cette élection européenne, élection intermédiaire, toujours très favorable à l'opposition.
Favorable à l'opposition, elle le sera, certes. Mais le nom qui sortira du chapeau sera celui de François Bayrou. Ce que j'ai toujours prévu, depuis Reims.
Ceux qui votent Bayrou sont largement des déçus de la gauche, à reconquérir. A vouloir éliminer tous ses alliés naturels ( PRG, Verts ) et préserver à tout prix le discours qui plait aux sympathisants de Besancenot et Buffet, le PS va droit dans le mur : une troisième place, derrière Bayrou, à la prochaine présidentielle.
La seule façon de faire face à Bayrou, c'est de s'en faire un allié et de le tenir en bride dans une coalition centre-gauche dirigée par la gauche. C'est aussi la seule façon de gagner la présidentielle. Toute le reste... est tromperie.
N'oublions jamais que tous ces donneurs de leçons anti-Modem sont dirigés par le maire de Lille, qui a fait ouvertement alliance avec le Modem pour gagner l'élection municipale.