La ville de Louviers est la première ville culturelle de l'Eure.
L'affirmation ne surprendra que ceux qui ne connaissent pas l'ampleur du travail accompli depuis 1995, époque où le champ de la culture n'était qu'un désert stérile. L'effort a été considérable, il porte aujourd'hui ses fruits. De cet effort, certains s'offusquent, considérant que la culture est un luxe, une préoccupation mineure. Et un gaspillage en temps de crise, ajoutent les grincheux !
Je suis convaincu du contraire. La culture n'est pas un luxe, mais une
nécessité collective. En ouvrant les yeux à la vision du monde des
artistes, elle ouvre les portes de l'imagination créatrice. Elle donne
un chacun la mesure de l'épanouissement que porte l'homme en lui même,
elle donne à la ville ce supplément d'âme qui réenchante la vie. Et
plus sombre est notre quotidien, plus ardente est notre soif
d'altérité, notre besoin de nous abreuver aux sources du seul "autre
monde" qui vaille : celui de l'art, qui signe l'altérité de l'homme
dans l'univers, depuis son apparition. Aussi modeste soit notre pierre
à l'édifice de la culture, Louviers peut en être fière.
Le travail de la Scène Nationale reste le tronc de notre action
culturelle : la scène n'est-elle pas la mère de tous les arts ? Tout
part des planches, tout art y revient.
Avec la Scène Nationale ous
avons réussi un double pari. Le premier tenait du défi. Celui que j'ai
lancé à Jacques Falguières en 1996 : " SI vous construisez un public,
je vous construirai un théâtre."
Dans des conditions très difficiles ( le Moulin n'existait pas ! ) la
Scène Nationale, a conquis et fidélisé, spectacle après spectacle, un
large public lovérien, avec des taux de remplissage de salles de 80%.
En 2004, l'ovuerture de la salle de 470 places du Grand Forum a permis
de stabiliser cette conquête, de donner des racines désormais
inébranlable à l'action de la Scène nationale, dont les initiatives en
direction du jeune public et du monde enseignant, comme le jumelage
avec des écoles de Louviers irriguent en profondeur le terreau de la
culture populaire de qualité.
Le second pari est, lui aussi, gagné ! Que de ce tronc commun qu'est la
Scène nationale se détachent de vigoureux rameaux : la Gare aux
musiques est devenue l'un des lieux de formation et de diffusion
musicale reconnus dans toute la Normandie. Plus récemment, l'ouverture
des caves et des étages du Moulin de Louviers a permis, sous
l'impulsion dynamique de sa jeune directrice, l'éclosion du jazz, du
festival de théâtre amateur.
Aujourd'hui, le musée a retrouvé vie, alternant d'audacieuses expositions présentant le meilleur de l'art contemporain ( Fromanger, Combas, Erro ) et la présentation des trésors du passé de Louviers : archéologie, faiences, photographies ( Faugas et Thierry). Que ceux qui n'ont pas vu la tonique, puissante et amusante exposition de Christian Zeimert s'y précipitent. Ce serait pécher que de la manquer.
Ce n'est pas un hasard si le cinéma de Louviers, naguère moribond, est aujourd'hui florissant et draine un très large public : le soutien de la municipalité à son dynamique gérant ne s'est jamais démentie.
A l'heure où le festival de Cannes s'extasie devant le film de Disney-Pixar " Là haut ", faut-il rappeler qu'en Normandie, Louviers dispose du seul dispositif numérique capable de projeter un film en trois dimensions ?
Dans le domaine de la culture aussi, nous
construisons l'avenir...