Comme prévu, la CASE n'a pas écouté la voix de la raison.
Contre mon avis, et celui de 40 % des délégués, le projet mirifique d'Immochan a été adopté. Ce qui ne signifie pas qu'il verra le jour et encore moins qu'il fonctionnera... tant il est démesuré.
Je ne suis pas encore convaincu que le promoteur commercial prendra le risque financier d'une telle aventure.
Immochan vient d'acquérir une réserve foncière qui empêche sa concurrence de s'installer. C'est déjà énorme. Vont-ils geler cette réserve en attendant des jours meilleurs ou vraiment s'attaquer à projet d'une taille aussi irrationnelle ?
Compte tenu du nombre d'habitants ( 12 000 ) et du gigantisme du projet ( 3 fois la surface de Simply Market, ex Attac ), cela équivaut à trouver des montagnes d'or dans le désert. On verra bien.
Qui ne comprend qu'en fixant à 70 % la précommercialisation des commerces avant le premier coup de pioche, Immochan s'offre une grande porte de sortie du projet ?
Croire qu'en pleine crise économique on triple d'un seul coup la surface de vente dans une ville de 13 000 habitants sans conséquence pour le tissu économique existant, et qu'en période de stagnation démographique l'on trouvera assez de clients pour faire vivre tout cela... il n'y a qu'au pays du roi MAJ que de telles illusions bernent les admirateurs du clinquant commercial.
Val de Reuil s'est bâti sur des tels paris irréalistes, régulièrement perdus misant sur l'avenir radieux de sa démographie : dans la tête de ses élus, le mythe de la ville géante n'est visiblement pas mort.
Dans quelle autre ville de France se permet-on de tripler la surface commerciale d'un seul coup, avec un seul promoteur, sans étude de marché ni mise en concurrence avec d'autres projets ?
J'avais souhaité un projet à taille humaine, au développement progressif et contrôlé.
Il faut se faire à l'idée de l'américanisation définitive de Val de Reuil, avec sa marée pavillonnaire déstructurée, son centre abandonné, le parking roi et la voiture reine, le dessin du coeur de ville confié au seul impératif de rentabilité d'un promoteur commercial qui monopolisera 75 % du commerce de la ville.
Quelle démission politique, quel abandon à la facilité ! C'est le dernier clou sur le cercueil des ambitions d'un urbanisme humaniste. A Val de Reuil, le promoteur est désormais roi, MAJ son prophète et Immochan va bâtir la cathédrale du dieu Commerce, qui écrira le plan de la ville.
Mais si ce projet voit vraiment le jour et met au chômage les commerçants de la CASE, je saurai rappeller qui est responsable de quoi !