Alors, on rénove la gauche ou pas ? Du côté PS, l'encéphalogramme est toujours plat. Le coup de gueule de Martine Aubry contre Manuel Valls ne fait que révéler que depuis le congrès de Reims, rien n'a bougé. Les européennes ont aggravé la situation de "pat", comme disent les joueurs d'échecs, que je décrivais ici : le vieux meurt, le nouveau ne peut pas naitre.
Le résultat des européennes a encore alourdi le climat de délitement qui règne au PS : les autres formations de gauche ont décliné la proposition de Martine Aubry - proposition cousue de fil blanc - d'union sans principe ni direction claire pour les régionales... Personne n'a envie de jouer les bouées de sauvetage pour une dirigeante qui se noie dans ses contradictions.
« Martine Aubry est un leader autoritaire qui n'a pas d'autorité ! », analyse Gérard Grunberg, directeur de recherche au CNRS et à Sciences po. Le politologue Roland Cayrol ajoute qu'« on
ne peut avoir d'autorité que si l'on a de la légitimité, or Martine
Aubry n'en a pas : elle n'a pas été élue au poste de première
secrétaire sur ses thèses et en s'appuyant sur un courant qu'elle
aurait créé ». Gérard Grunberg complète l'analyse : « Elle a été choisie par d'autres pour faire barrage à Ségolène Royal, pas pour construire un projet. »
Alors, on s'y met, à la rénovation ? Ou on laisse Sarkozy gagner 2012 ?