Coup de théâtre : le groupe Auchan abandonne le
projet d’implanter une grande surface commerciale à la sortie de Val-de-Reuil. Ce
dossier, que tout le monde pensait bouclé, revient donc, comme un boomerang,
sur le devant de la scène.
Après une phase de large concertation et de débat,
démocratiquement mené, le projet avait pourtant reçu le feu vert final de la
CASE. Il n’attendait plus que la signature d’Immochan pour démarrer.
Des signes avant-coureurs annonçaient pourtant qu’Immochan s’apprêtait à abandonner sa démarche, rendue caduque par la crise et le surdimensionnement du projet au regard du pouvoir d’achat de la zone de chalandise concernée.
Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Le retard pris par le développement
commercial de la CASE dans le secteur de Val-de-Reuil est considérable et mal
vécu par une population qui a besoin de commerces de proximité. Le retrait d'Immochan ne règle pas ce problème. Il appartient à
la CASE de construire un projet plus réaliste que celui conçu par Immochan.
On sait que je n’étais pas favorable à un projet que je
jugeais surdimensionné pour notre territoire et donc irréaliste économiquement, a fortiori dans un contexte de crise.
A posteriori, la décision d’Immochan me donne raison...
Dans la lettre qu’il m’adresse, Philippe Roussel, directeur régional d'Immochan, écrit que « le ralentissement du développement des enseignes […] nous oblige à être beaucoup plus sélectifs dans les programmes commerciaux que nous définissons, beaucoup d’enseignes ayant arrêté leur développement sur 2009 voire 2010. » Est-il besoin de chercher plus loin une explication ?
Des signes avant-coureurs pouvaient laisser parier sur l’abandon du projet. Lors des discussions du printemps dernier, j’ai été frappé par le fossé qui séparait l’enthousiasme des acteurs locaux d’Immochan défendant le projet et des fortes réserves exprimés à ce sujet par la direction générale du groupe.
M. Philippe Roussel, dans une conversation téléphonique, n’hésitait pas à qualifier le projet de « risqué » et « très difficile pour Immochan. »
De plus, le seuil de 70% de commercialisation des surfaces
commerciales exigé par Immochan avant de commencer à investir me semblait très
élevé, signe du peu de confiance de la direction dans un projet mal
« bordé ».
Le « retard » imputable à la CASE et « le manque de soutien
politique » que déplorent certains ne sont que l’habillage d’une décision
clairement dictée par la prudence de l’investisseur devant le grand risque
commercial que représentait ce projet.
Est-il besoin de le dire ? La responsabilité de
l’abandon de ce projet incombe à ses seuls promoteurs.
Certains veulent m’en faire « porter le chapeau. » Je m’honore, bien au contraire, d’avoir bien fait mon métier, aux côtés de Robert Ozeel, président de la commission chargée de l’examen du dossier, en donnant au projet la chance d’être présenté aux élus, aux commerçants, discuté, amendé et finalement approuvé, malgré mes doutes sur sa viabilité.
Les conseillers de la CASE ne sont pas élus pour signer aveuglément des chèques en blanc aux promoteurs commerciaux. Après réflexion et débat démocratique, ils avaient décidé de signer ce chèque. C’est la signature du promoteur et nulle autre qui fait aujourd’hui défaut.
Reste que Val-de-Reuil souffre de sous-équipement commercial et que la CASE doit maintenant se remettre au travail pour élaborer un projet plus pertinent et mieux proportionné à la réalité de notre territoire.