Pour la préservation de la planète, il faut diversifier les modes de transport de marchandises, en privilégiant le fleuve et le rail plutôt que la route.
Tout le monde en convient, beaucoup en parlent, bien peu est fait. La CASE agit.
Ce mercredi après-midi, les élus communautaires ont invité le président de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Eure, Jean Pierre Désormeaux, pour ouvrir le dossier de la plate-forme multimodale de Pitres-Le Manoir.
Quel est l'enjeu ?90% des marchandises produites dans le monde transitent par la mer. La Manche est le boulevard maritime le plus fréquenté de la planète. La desserte des grandes agglomérations ouest-européennes passe principalement par Rotterdam et Anvers. Le Havre est distancé, alors même que le débat sur le Grand Paris souligne l'importance de développer l'axe de communication qu'est la Seine.
Pour recoller au peloton des grands ports mondiaux, la France a consenti pour Le Havre, avec Port 2000, le plus important investissement régional réalisé depuis vingt ans. Cet effort commence à porter ses fruits et le trafic augmente sensiblement.
Sauf que... rien n'a été mis en place pour renforcer l'infrastructure logistique, après le déchargement des bateaux. Résultat : les files de camions chargées de containers engorgent la sortie du Havre, avant de s'engager sur le réseau autoroutier et notamment l'A 13.Autre investissement massif en cours de réalisation : le canal Seine Nord. Là encore, rien n'est prévu pour accompagner son ouverture.
A l'initiative des Chambres de commerce, un projet de plate-forme trimodale est né. Il s'agit, autour d'un quai sur la Seine, de créer une plateforme dont les installations permettent de répartir le fret entre fleuve, rail et route. Ce projet pourrait s'implanter à Pitres-Le Manoir, en liaison avec un site au Sud de Rouen.
J'ai dit, à de nombreuses reprises, que le développement durable de la Seine, dans tous ses aspects serait le dossier majeur de notre mandat à la CASE.
Outre sa participation à Seine-Aval,la CASE a donc participé aux réunions de travail organisées au niveau régional, par la Chambre de commerce et d'industrie, dont l'objectif était de valider le bien-fondé du projet au niveau économique. La CCI présentera cette réflexion.
Parallèlement, la CASE a financé une étude de faisabilité technique,avec l'Etat, le Conseil régional, le Conseil général et l'ADEME dont les résultats seront connus prochainement. dont les résultats seront connus prochainement. Si ce projet - dont l'intérêt environnemental global est majeur - voit le jour, il devra être accompagné de mesures de protection de l'environnement local, propres à minimiser les nuisances pour la population riveraine du projet.
Inutile de préciser qu'il sera créateur d'emplois et de valeur ajoutée, dans une vallée de l'Andelle qui en a tant besoin.
Mais il va de soi qu'un tel projet ne peut être porté par la CASE seule. Si les études s'avèrent positives, il restera à règler le problème clé de la gouvernance et du financement d'un projet qui dépasse, de loin, les capacités de notre agglomération.